vendredi 16 octobre 2009
L'îlot de sable blanc
Nous sommes partis par un temps incertain. Dans le ciel, de gros nuages gris se bousculaient. Cependant, le lagon était calme, comme il est le plus souvent. Il fallait juste compter sur la chance pour éviter la pluie.
Nous sommes montés le matin dans une barque de pêcheur. Il y avait le pêcheur, cinq passagers, ceux que j’appelle "nous", quelques mains de bananes, du manioc, des fruits à pain et un thon dont la queue dépassait du sac de vivres.
Les pécheurs du village de Nyambadao se sont organisés pour transporter des visiteurs sur leurs barques. Ils proposent une excursion en trois étapes : L’îlot Bambo, l’îlot de sable blanc et la plage de Sazilé sur laquelle ils préparent un excellent repas avec trois fois rien et beaucoup de savoir faire.
Une autre fois je parlerai de lîlot Bambo et de Sazilé. Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de l’îlot de sable blanc.
C’est comme un grand château de sable ovale planté dans le lagon. Google Earth me dit qu’en en faisant le tour en marchant dans le sable qui crisse, on parcourt environ 700 m. Il n’est pas bien haut non plus, mais il n’est jamais recouvert par la marée. Le sable, blanc crème, est fait de débris de coraux et de coquillages que la mer a brassés et rebrassés jusqu’à ce que les petits morceaux se désagrègent en grains irréguliers dont la blancheur donne à l’eau une couleur magique.
La pointe Nord-Est de l’îlot est prolongée par une langue se sable à peine immergée sur laquelle viennent se briser des vagues désordonnées venant du large ou du lagon. Deux des amis avec qui nous étions partis ont marché longtemps sur cette bande de sable. C’était comme s’ils marchaient sur l’eau, au milieu des vagues. On aurait dit qu’ils pouvaient marcher ainsi jusqu’au bout de l’Océan. On aurait dit un conte breton.
C’est un endroit où il n’y a rien à faire qu’à être content d’être là. On regarde, on prend des photos. Le pêcheur nous a laissés pour aller chercher d’autres visiteurs. D’autres pêcheurs arrivent avec d’autres passagers puis ils s’en vont. Il y a aussi des Wazungu spécialisés dans la découverte du lagon dont les petits bateaux communiquent entre eux pour signaler la présence de baleines. Eux aussi font leur escale sur l’îlot de sable blanc.
Tous ceux qui débarquent ont le même air ravi. Ils ne font pas de bruit. Ils se remplissent les yeux d’un bleu joyeux et prometteur. On voit clairement sur les photos que l’endroit est magique car à l’aller nous allions vers les nuages les plus sombres et une fois arrivé là-bas, les nuages étaient derrière nous, au-dessus de Grande Terre d’où nous venions.
Du fait de leur compression pour le Net, les photos ont perdu beaucoup de leur luminosité. Il vous incombe donc de faire briller vos yeux pour retrouver la magie originelle. La magie passe beaucoup par les yeux.
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