dimanche 21 février 2010

Record du monde

Caméléon de Mayotte (Photo Edmond13400)

J'ai cru comprendre qu'il y avait des jeux olympique d'hiver à Vancouver en ce moment. C'est du moins ce que je suppose en constatant que la page d'accueil de Google est encore plus lente à charger que d'habitude à cause du bandeau vantant les joies de la neige qui la barre depuis quelques jours.

C'est sans doute aimable de la part de Google, mais vu d'ici c'est plutôt regrettable. D'une part nous sommes au plus chaud de l'année si bien que ces skieurs semblent tomber de la lune hors de propos. D'autre part ces images qui ne nous parlent guère ralentissent encore le débit qui n'en a vraiment pas besoin.

En effet, nous l'avons appris récemment de source officielle, Mayotte détient le record mondial du plus bas débit sur Internet. Personnellement, je m'en doutais un peu, mais c'est maintenant officiel.

Pour se faire une idée, c'est très simple, il suffit d'imaginer un pays particulièrement peu développé. Je n'en citerai aucun pour ne vexer personne, mais il y en a certainement un bon paquet où l'on ne se déplace qu'en charrette, quand l'état des routes le permet, ou alors en pirogue, quitte à porter la pirogue pour franchir les rapides. Il y a certainement encore des pays où le train à vapeur ne passe que tous les deux ou trois jours dans un sens, puis deux ou trois jours plus tard dans l'autre sens. Des pays où l'on découvre encore sporadiquement des poches de cannibalisme. Bref, un de ces pays qui semblent avoir été inventés pour donner tout leur sel aux récits de voyages.

Et bien même là, ils ont un meilleur débit qu'à Mayotte. Cela va changer nous dit-on en nous promettant des merveilles d'ici peu.

mercredi 10 février 2010

Proverbe mahorais

Hazi ya m’zungu ka ikomo.

(Le travail du mzoungou est sans fin.)

Voici un proverbe mahorais que je ne ferai malheureusement pas mentir. Entre un boulot très prenant et des recherches personnelles qui me conduisent par monts et par vaux, je ne vois pas passer les saisons. Les flamboyants étaient en fleurs, je n’ai pas réussi à vous en parler. Ni l’an dernier ni cette année. Et la saison des mangues qu’on avait attendue avec impatience. Et celle des ananas. Pas un mot de ces merveilles dans ce blog où il n’est apparemment question que de musique. Il est vrai qu’avec les noyaux de mangues, certains fabriquent des sortes de masheve particulièrement sonores.

Flamboyant en fin de floraison, Jour de l'an 2010

Il faudra qu’un jour je vous parle des mangues et des manguiers, des baobabs, bien sûr, des pommes cannelle, des ananas ou des jaques...

Le jaque à lui tout seul m’inspirerait des pages stimulantes. J’espère trouver un jour le temps de les écrire. Mais, comme vous le savez maintenant, hazi ya m’zungu ka ikomo.

lundi 1 février 2010

Concert à l'IFM

Jimmy, chant et gaboussi

À l’Institut de Formation des Maîtres (IFM), il y a, depuis cette année, une association culturelle et sportive. Elle s’appelle Hippocampus car Mayotte a plus ou moins la forme d’un hippocampe quand on la regarde de l’espace, ce qui est assez rare, ou sur Google Earth, ce qui est tout de même plus pratique. L’hippocampe est ainsi devenu un des nombreux symboles de cette île sur laquelle il est si facile de projeter toutes sortes de fantasmes.

Cette nouvelle association Hippocampus propose régulièrement concerts et conférences. C’est dans ce cadre que j’ai animé une conférence sur les instruments mahorais. Cette conférence devait être suivie, le jour même d’un spectacle de danses traditionnelles et d’un concert de Jimmy, le Jimmy de Chiconi, celui avec qui Lathéral a fait son avant dernier disque. Il est assez peu connu des mzoungous et c’est bien dommage.

Racine de Tsararano

Malheureusement, la route du sud, celle qui dessert l’IFM est fermée le soir pour cause de travaux. Si bien que spectacle et concert ont été repoussés au samedi soir suivant, avant-hier donc, car les travaux cessent pendant le weekend.

Ce soir-là, il y avait des concerts intéressants un peu partout dans l’île. Nous craignions donc d’avoir peu de public, mais finalement cela c’est bien passé.

Racine de Tsararano avait sorti son garandro en tambour de machine à laver que vous entendrez en cliquant sur ce lien vers You Tube.

Racine de Tsararano



Colo Hassani au ndzendzé

Nous avions invité Jimmy en petite formation acoustique : Jimmy : gaboussi et chant, Colo Hassani : ndzendzé, Iboura : mkayamba et chant, Boili : ngoma et Laglace : chant. Ils avaient donc laissé pour la soirée basse et batterie à Chiconi. L’ensemble était bien sonorisé. C’était une bonne occasion pour s’essayer aux danses mahoraises, collectives et théâtrales à souhait, comme je les adore.


Jimmy et son groupe