vendredi 26 septembre 2008

Journée du Patrimoine



Dimanche dernier, c’était la journée du patrimoine. Nous sommes allés au Musée de l’ylang et de la vanille pour assister à deux concerts.

Le musée de l’ylang, comme son nom le suggère, est un très bel endroit chargé de parfums et d’histoire. J’en reparlerai une autre fois.

Aujourd’hui je ne parlerai que de musique.

Le premier concert c’était les Gonko, un groupe percutant, comme dit leur plaquette, de vingt-quatre gamins de 9 à 14 ans. Ils chantent, ils dansent et ils jouent des percus. C’est tonique, c’est propre et bien en place, et c’est drôle. Sans compter que c’est une très belle expérience pour ces gamins de milieux très modestes.

Eh oui, on pourrait croire en lisant ce blog que Mayotte est un petit Paradis, perdu dans l’Océan indien. C’est un peu plus compliqué que ça. Cependant, il est certain qu’on a ici, plus que nulle part ailleurs où j’ai pu mettre les pieds, le goût du Paradis perdu.

Certains de ces enfants, si ce n’est la plupart, sont des Anjouanais restés sur l’île alors que leurs parents ont été expulsés. Cette histoire d’immigration clandestine depuis Anjouan est la toile de fond de la vie quotidienne à Mayotte où, grosso modo, un tiers de la population est en situation illégale.

Pour se faire une idée de la complexité de la situation, on peut lire un article publié l’an dernier par un principal de collège dans une revue syndicale. Nous autres, nouveaux venus dans l’île n’aurions sans doute jamais eu connaissance de cet article si son auteur n’avait pas reçu un blâme pour l’avoir publié, ce qui est assez rare dans notre grande maison.

Alors forcément, à l’ouverture du séminaire où nous fûmes si gentiment accueillis il y avait également des syndicalistes mécontents qui protestaient contre ce blâme.

Le mieux, pour ceux qui veulent se faire une idée des frictions qui font grincer notre petit Paradis, c’est de lire le texte en question dans un esprit apaisé et dépassionné. Pour cela, il suffit de cliquer ici. (Pour lire le texte, bien sûr, pas pour avoir l’esprit apaisé et dépassionné. Ça c’est une affaire de travail personnel, pas de clic !)

Pour entendre les Gonko chanter une chanson de mise en garde contre les maladies véhiculées par les moustiques, cliquez ici. Pour les voir danser, cliquez ici.



L’autre concert, c’était Cathi Forestier et Jean-Claude Descieux, un duo guitare et chant/sax tantôt brésilien tantôt caraïbe avec de beaux textes en français écrits et chantés par Cathi Forestier qui est aussi la manageuse, si je puis dire, des Gonko et qui n’a donc pas chômé ce jour-là.

Jean-Claude Descieux, notons-le, a la particularité de jouer sur la même guitare que moi, mais il fait cela de façon plus savante. Il est prof de musique, lui aussi, prof comme la plupart des Mzungu de l’île.

À ce sujet, Fatou m’a fait remarquer : « On a rencontré des Maliens, des Ivoiriens, des Sénégalais, des Béninois, des Burkinabés, mais tous des profs ».

Pour entendre un peu de bossa, cliquez ici.

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