mardi 1 décembre 2009

Concert à Musical Plage

Nidou et son groupe (vue partielle). Photo Christos

J’ai évoqué, il y a quelque temps, un concert à Musical Plage, et puis le temps a passé comme il a coutume de faire. Je me suis retrouvé dans le grand tourbillon des choses, des gens et des belles éventualités qui ne demanderaient qu’à se concrétiser si je me laissais prendre par d’autres tourbillons qui me tendent les bras. Il y a tellement de choses à faire à Mayotte, pour peu que l’on n'ait pas peur de mouiller sa chemise, ce qui est une crainte assez vaine, car quoi que l'on fasse, on est tout de suite en nage. Alors autant voir grand. Il y aurait tant de romans à écrire, de tableaux à peindre, de films à tourner...

Cependant, je vois bien, avec le recul, que plus le temps passe, avec toutes ses urgences, plus il me sera difficile de raconter ce concert et je devrais vivre avec le regret de vous avoir parlé des Wailers que je n’ai pas vus et de ne pas avoir pris le temps de vous présenter Nidou et son univers coloré.


Nidou et son groupe (détail 1). Photo Christos

C’était un petit concert comme on en rate souvent parce qu’on ne découvre l’information qu’après coup, quand il est trop tard et que le concert, dont on vous dit qu’il était super, est fini depuis bien longtemps. Ce coup-ci, la chance était de notre côté car nous l’avions su avant.

Il y avait donc un concert chez Nidou, à Musical Plage. Nidou c’est un musicien, auteur compositeur qui a une petite gargote au bout de la plage, du côté de Bandrélé. Ce n’est pas cher et on y mange bien.

Nidou. Photo Christos

Quand nous sommes arrivés, il y avait un trio de Mahorais qui avaient déjà commencé : Un chanteur au gaboussi, un batteur et un joueur de mkayamba qui faisait une deuxième voix. Le type jouait du gaboussi de façon très mélodique, à la malgache, des petites ritournelles syncopées, jouées avec tous les doigts, et qui tournaient à merveille. Il y avait encore peu de public et personne pour me dire qui c’était. J’ai fini tout de même par apprendre qu’il s’appelait Soundi.

Soundi. Photo Christos

Malheur ! Je n’avais ni caméra ni appareil photo, il vous faudra donc me croire sur parole. Heureusement cependant, parmi les spectateurs, je découvre Christos dont je sais qu’il aime bien faire des photos. Il est venu, lui aussi, les mains dans les poches, mais comme il n’habite pas très loin, devant mon air dépité, il retourne chercher son appareil photo. C’est grâce à lui que vous avez des images. Il a mitraillé toute la soirée.

Entre deux sets, je discute un peu avec Soundi et je comprends que c’est lui le foundi de Chirongui qui fabrique des gaboussi ainsi que les dzendzé ya shitsuva pour Diho et ses élèves. Je l’ai revu depuis à Chirongui. Je vous en parlerai plus longuement bientôt et je compte bien vous le faire écouter.

Nidou et son groupe (détail 2). Photo Christos

Après Soundi, il y avait Nidou et son groupe. Nidou chante en jouant de la guitare. Il doit aimer les mélanges parce qu’il a mis un peu de tout dans son orchestre : Trompette, sax, percussions, basse et trois jeunes filles qui font les chœurs. Ça aussi, il faudra que je vous fasse entendre. C’est très construit et cela sonne plus africain que mahorais. Les choristes utilisent des mbiwi, c’est la première fois que j’entends des mbiwi hors du cadre traditionnel.

Family Skank. Photo Christos

Pour terminer, il y avait Family Skank, un groupe de mzoungous qui font du ska. C'est sûr qu'ils connaissent leur affaire, mais là, malheureusement, je dois dire que ce n’est plus de mon âge. C’est apparemment une histoire de tonicité des muscles du mollet. Je peux danser le mgodro et de nombreuses autres danses compatibles avec mon approche free style de l’art de la danse, mais deux danses au moins me sont interdites : La salsa que j’adore, mais qui demande une latéralisation tout à fait hors de ma portée et le ska dont le sautillement rapide aurait vite fait d’achever le vieux bakoko que je suis devenu.

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