mardi 15 décembre 2009

Proclamation des résultats du concours organologique

Il y a quelque temps, j’avais proposé sur ce blog une énigme organologique. Il s’agissait d’identifier les deux instruments de musique ci-dessous.

René Lacaille et Bob Brozman

Le jeu était ouvert aux internautes du monde entier. N’importe qui, aimant la musique et capable de lire assez bien le français pour comprendre la question, pouvait avancer une solution.

Eh bien figurez-vous que la seule réponse qui me soit parvenue émanait de Julien, mon voisin le plus immédiat. Il doit y avoir, autour de Mamoudzou, un accroc dans le continuum spatio-temporel qui produit des distorsions sur le web. C’est peut-être dû au taux d’hygrométrie très élevé dont j’ai déjà constaté les effets néfastes sur les véhicules et toutes sortes d’appareils.


La météo d'aujourd'hui

Bravo Julien ! D’une part, tu es le seul à avoir tenté le coup, si l’on ne tient pas compte de quelques malheureux égarés qui n’ont pas trouvé comment on pouvait laisser un message sur ce blog. D’autre part, ta réponse était presque parfaite.

Le premier instrument, tenu par René Lacaille, à gauche, est bien un(e) panduri de Géorgie.
Le second, tenu par Bob Brozman, à droite, est plus délicat à déterminer. Julien propose un tricone, mais tricone, c’est un nom de modèle. C’est vrai que le design de l’instrument que tient Bob Brozman sur la photo est celui des guitares à résonateur de la marque National Reso-Phonic Guitars, modèle Tricone.

Mais l’instrument est petit et n’a que quatre cordes (quand on regarde bien). Cela pourrait donc être un ukulélé à résonateur, s’il a des cordes en nylon, ou un cavaquinho à résonateur, s’il a des cordes en métal. Pour trancher, j’ai contacté Bob Brozman via son site. Il s’agit bien d’un ukulélé (baryton, car assez gros) à résonateur, réalisé spécialement pour lui par Greg Beeton en Australie. C’est un modèle unique. Ce n’était pas facile à trouver.

Devant la difficulté du cas et l’unicité du concurrent, je déclare donc Julien, mon voisin mélomane qui était si près du but, gagnant incontesté de ce petit jeu-concours international. Il a même droit aux plus vives félicitations du jury. Il a droit également à une petite vidéo musicale car c’était la récompense que j’avais annoncée.

Je me suis cassé la tête pour trouver quelle vidéo dédier à Julien. Et puis, nous avons eu à l’IFM un module « expression » dont l’objet est d’amener nos stagiaires à faire appel à toute leur créativité pour concevoir un spectacle clôturant un trimestre bien rempli.

Il y a eu de tout, théâtre, marionnettes, masques, théâtre d’ombres filmé, vidéo. Le ton, volontiers irrévérencieux, allait du pastiche potache, dont je ne renie pas le charme indubitable, à une poésie cinématographique burlesque ou émouvante. Bref, deux semaines d’un travail souvent acharné pour produire une joyeuse matinée de saturnales où l’élève moquait le maître, et le contribuable, l’élu. Nous étions souvent dans la veine de la longue tradition qui passe par Villon, Rabelais, Molière et les Guignols d’Abidjan. Les Guignols d’Abidjan sont très connus ici et les Mahorais (comme les Anjouanais) les apprécient autant que moi. En métropole, ces DVD pittoresques se vendent dans toutes les boutiques africaines, de l’épicerie au salon de coiffure, ou sous le manteau, pour les versions pirates.

Course de mobylettes

Dans ce fourmillement de piques et de satires, j’ai retenu pour Julien, une vidéo présentant le regard gentiment moqueur que les stagiaires portent sur leurs cours d’éducation musicale. Je crois y percevoir par endroits la réminiscence d’un vrombissement de mobylettes qui nous avait servi l’an dernier à isoler des harmoniques lors d’un travail sur le chant diphonique.

Dès que Blogger, qui est capricieux depuis deux jours, aura fini de bouder, vous verrez cette vidéo en cliquant ici.

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