dimanche 5 avril 2009

Le Tari


Tari, modèle féminin

C’est un tambour sur cadre à une seule membrane originaire du monde arabo-persan. Tambour en forme de lune ou même tambour-lune, c’est le cousin des tambours des chamanes amérindiens ou sibériens. Comme eux il entre dans des rituels visant à provoquer un état de transe.

Le même instrument vu de l'autre côté

L’objet est assez lourd et massif. Le cadre est monoxyle, il est réalisé à partir d’une rondelle de bois, une tranche de jaquier pour le modèle présenté ici. Cette tranche de bois est ensuite évidée de façon à ne conserver qu’un anneau dont la face externe est bombée. La peau de cabri est collée et boutonnée sur ce cadre au moyen de chevilles de bois.

Chevilles et boutonnières

Pour redonner vie à une peau détendue, on pousse en force une ficelle en fibre de noix de coco entre cette peau et le cadre. Cela se fait avec un tournevis ou avec le manche d’une cuiller. J’ai toujours vu, dans les occasions où l’on joue du tari, un musicien, ou une musicienne, assis à l’écart en train de bidouiller son instrument avant de reprendre place dans le groupe, l’air ravi par le fruit de ses efforts.

Tension du tari. Noter la ficelle en fibre de coco
et la cuiller, par terre, devant l'instrumentiste.


Aux Comores, le tari est joué aussi bien lors de cérémonies religieuses que dans les fêtes populaires. À Mayotte, on ne l’utilise le plus souvent que dans des cadres rituels comme le deba ou le mulidi. On le trouve aussi dans des fêtes profanes appelées tari, mais ces fêtes sont d’origine anjouanaise.

Joueuses de tari lors d'un deba à Mtsangambua

Les tari joués par les femmes sont relativement petits si bien que l’on perçoit bien l’épaisseur et l’aspect bombé du cadre. Le modèle ci-dessus mesure 26 cm de diamètre extérieur, 20 cm de diamètre intérieur et entre 7 et 8 cm d’épaisseur. Les modèles masculins sont plus grands, ils peuvent atteindre 50 cm de diamètre. On voit maintenant quelquefois des tari réalisés à partir de sections de tuyaux en PVC.

Trois grands tari et un dori lors d'un maulida shenge à Tsingoni

Quand j'aurai un peu plus de temps je mettrai en ligne deux vidéos d'où sont tirées les deux photos ci-dessus afin que vous puissiez voir comment on joue de ces instruments. Pour l'instant, je ne peux que vous renvoyer à deux messages précédents en cliquant sur les liens suivants: Deba et Tari. Vous pourrez au moins entendre les instruments.

Pour avoir des informations sur le mulidi, voici un lien vers un dossier pdf rédigé par le même auteur que les dossiers consacrés au gabusi que je vous avais déjà signalés :
http://inthegapbetween.free.fr/pierre/report-derviches/Maulidi_Ya_Homu.pdf

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire