mardi 2 décembre 2008

Le Mkayamba


En principe, dès qu’on entend le gabous, on entend aussi le mkayamba qui fait shikiti-shikiti-shikiti… C’est le cousin du Kayamb réunionais, en plus petit et avec des oreilles.

Comme le Gabous, c’est lui aussi un grand migrateur qu’on trouve depuis la Somalie jusqu’en Afrique du Sud sans oublier les Comores, Madagascar et la Réunion. D’après le catalogue du musée du quai Branly, il semble même qu’on en trouve également au Congo et au Cameroun mais ce n’est pas bien clair. Il se pourrait, par exemple, que tel kayamb découvert au Cameroun y ait été apporté par un voyageur en provenance d’Afrique de l’Est.

Dans ce fameux musée du quai Branly que nous avons enfin visité cet été avant de partir pour Mayotte, j’ai vu un curieux petit kayamb, le seul exposé, qui provenait de Somalie et dont voici la photo et la fiche technique telles qu’elles figurent sur le site du musée.



N° inventaire : 71.1936.52.39
Type d'objet : idiophone par secouement / idiophone / instrument de musique
Ethnonyme(s) : Somali
Toponyme(s) : Mogadiscio / Banaadir / Somalie / Afrique orientale / Afrique
Personne(s) / Institution(s) :
Précédente collection : Musée de l'Homme (Afrique)
Donateur : Marie-Edith de Bonneuil
Description :Deux panneaux composés de piquants de porc-épic posés sur des cadres de bois reliés entre eux, et entre lesquels sont emprisonnées des graines végétales.
Matériaux et Techniques : Bois, corde, piquants de porc-épic, graines
Dimensions d'encombrement (Hauteur x Largeur x Profondeur, Poids) : 2,8 x 26 x 17,3 cm, 190 g



Vous pouvez constater que les musicologues classent ces sympathiques instruments parmi les idiophones par secouement et qu’ils leur ont collé le nom générique de hochet-radeau, au risque de se fâcher avec toute l’île de la Réunion.

J’ai l’air de me moquer des musicologues, mais en fait, je les aime beaucoup et je leur dédie cette magnifique photo d’un mkayamba acheté au marché de Coconi à une marchande qui le tenait d’un artisan de Sada dont je n’ai malheureusement pas noté le nom.



Le cadre est en nervure de palme de cocotier, les parois semblent être en tiges de fleurs de canne à sucre et les graines sont de jolies graines noires et rouges appelées ici Yeux du Diable.

8 commentaires:

  1. Salut Patrice, à Lodève aujourd'hui nous avions un magnifique ciel bleu mais il nous manquait un peu de chaleur, alors je suis allée faire un tour à Mayotte.
    Merci pour ce partage. Tu nous permets d'être un peu avec toi, mais bien au-delà de la carte postale. Bravo, pour ton travail, la qualité de tes écrits. Vas-tu te lancer dans la publication de carnets de voyage?
    A bientôt. Corinne.

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  2. Bonjour,
    J'aimerai bien savoir l'epaisseur en CM(centimetres) de ce beau mkayamba.Merci pour l'information.
    Karibu Kanada

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  3. Salut Corinne,
    Je t'avais répondu par mail à l'époque, mais je constate que je n'avais rien mis ici. Désolé d'être aussi goujat. Voici ce que je disais:

    "Je ne compte pas publier d'autres carnets de voyage que ce blog et je suis très heureux qu'il te plaise."

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  4. Bon Lundi,
    Merci de m'avoir répondu aussi vite concernant l'épaisseur du mkayamba.J'ai acheté un en provenance du Keynia mais il est trop mince(1,5cm) pour pouvoir jouer le tikiti tikiti Maoré.J'aimerai savoir s'il est assez facile de se procurer un à Mayotte(endroit et coût).
    Karibu Kanada A+

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  5. On en trouve parfois sur les marchés mais cela fait un moment que je n'en ai pas vu de beaux.Je ne me souviens plus du prix. Il me semble que c'était assez raisonnable.

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  6. Bonjour,
    Avec le Kayamba du Keynia je vais construire un mkayamba Maoré,car il me semble qu'il n'est pas facile d'en trouver un,étant donné le peu d'intêret que la population a pour cet intrument de musique.
    Encore merci
    Karibu Kanada

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  7. Les mkayamba ne se trouvent pas très facilement mais ils suscitent toujours beaucoup d'intérêt chez les Mahorais qui aiment les voir et les entendre.

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