samedi 17 juillet 2010

Contretemps

Cet été, nous sommes coincés à Mayotte. Un problème de papiers que n’importe qui d’un peu intelligent aurait pu régler avec un peu de bonne volonté. Apparemment, c’était au-dessus des forces des agents de l'État en charge du dossier. C’est assez navrant d’être strictement dans son bon droit, parfaitement en règle, et d’être privé de sa liberté de mouvement parce qu’un blaireau, derrière son guichet, n’a pas fait son boulot et que tout le monde, ou presque, s’en fout. Je dis "presque", heureusement, car même dans ces temples de la bêtise institutionnalisée, on arrive à trouver des témoignages de sympathie. L'ensemble reste cependant navrant.

Mais il y a tellement de choses navrantes dans la vie, et des choses qui peuvent être bien plus graves. Alors on tourne la page et on passe à autre chose. Mayotte c’est formidable en été. Je m’entête à appeler cela l’été. En fait, nous sommes dans l’hiver austral. Au cœur de l’hiver austral !

Je veux bien qu’en Patagonie l’hiver austral soit rude, qu’il fasse parfois frais à la Réunion, mais ici, c’est la plus belle saison de l’année. Il y a un peu d’air. Il fait toujours chaud, bien sûr, mais la chaleur n’est plus moite et accablante comme elle l’est pendant la saison des pluies.

En plus, du fait des congés scolaires et des migrations saisonnières des mzoungous, il y a beaucoup moins d’embouteillages et moins d’attente pour se connecter à Internet.

Au diable, donc, la paperasse et les blaireaux ubuesques qui s'en délectent ! Si vous raffolez du Père Ubu, vous pouvez toujours retrouver ses émules contemporains et tropicaux dans Droit du sol (Casterman), la bédé de Charles Masson dont je vous ai déjà parlé et à laquelle j’emprunte l’illustration de cet article.

Comme je dispose maintenant de beaucoup de temps libre imprévu, je me suis dit : « Et si je peignais enfin tout ça ? » J’ai donc acheté des pinceaux et je vous en reparle bientôt.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire