mercredi 22 juillet 2009

Les alizés


On trouve par endroits à Mayotte, le long des rivières, de grands palmiers raphia. Le raphia est un vigoureux palmier, particulièrement touffu. De tous les palmiers, c’est lui qui porte les plus grandes palmes. Mises à plat, ces palmes atteignent quatre mètres de largeur et plus d’une dizaine de mètres de longueur. C’est avec ces palmes que l’on fabrique la fibre végétale vendue dans les magasins de bricolage. Elles tirent sur le brun, ont un aspect assez sec et bruissent facilement au moindre souffle d’air.



Je voulais filmer le vent dans les palmes des raphias qui poussent juste devant notre nouvelle maison le long d’un petit ruisseau où des femmes lavent leur linge et où des enfants s’amusent toute la journée en poussant des cris joyeux. Avec des matériaux de récupération, ils se fabriquent des sortes de radeaux qui les enthousiasment au plus haut point. En fait d’enfants, ce ne sont que les garçons. Les filles, elles, aident leurs mères à laver le linge.

Finalement, je n’ai rien pu filmer d’intéressant. Soit le vent n’était pas là, soit un chien aboyait ou une mobylette pétaradait couvrant le bruissement délicat des palmes. Ou alors j’avais dans le champ de la caméra les lavandières que je ne voulais pas inquiéter ou les petits garçons qui batifolaient entièrement nus. Comme je ne tiens pas à passer pour le satyre du quartier, j’ai pris ces quelques photos quand il n’y avait personne à la rivière. À vous d’imaginer le bruissement des palmes.



J’avais tout de même envie de filmer le vent. En ce moment c’est la période des alizés. J’ai lu ici ou là que c’étaient des vents réguliers qui soufflaient toute l’année. Je veux bien, mais alors ils vont souffler ailleurs car en dehors de juin et juillet, il n’y a pas beaucoup de vent ici et le lagon est souvent aussi calme qu’un lac. En décembre ou en janvier, pendant la saison des cyclones sur Madagascar ou sur la Réunion, nous avons eu quelques coups de vent brouillons et tempétueux qui n’avaient rien à voir avec un vent régulier.

Je voulais donc filmer les alizés. J’ai pris ma caméra et nous sommes partis pour la plage de Tanaraki où nous aimions aller quand nous habitions à Dzoumogné. Je comptais faire ainsi un beau coup double en filmant des vagues (petites) et le Choungui dans le lointain. Un petit clic ici et vous pourrez entendre l’Océan Indien.

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