mardi 21 juillet 2009

Le Choungui

Au pied du mont Choungui, côté Sud

Cela fait déjà quinze jours que je suis en vacances et pas le moindre nouveau petit message sur ce blog. Quelle pitié !

J’ai été très occupé par notre déménagement, cartons et formalités diverses. J’ai pris aussi le temps de poursuivre la lecture du monumental ouvrage de Jean Martin : Comores : quatre îles entre pirates et planteurs dont j’ai déjà parlé à propos des cauris. J’en suis aux désillusions qui ont suivi l’acquisition de Mayotte par la France. Les promoteurs de la colonisation avaient parlé d’un futur port franc rayonnant dans l’Océan Indien, comparable à Gibraltar, Malte, Hong-Kong ou Singapour…

En ce moment c’est la saison des Alizés. Je voulais filmer pour vous le bruissement du vent dans les palmiers raphia. Ce sera pour une autre fois. Bientôt, j’espère.

Aujourd’hui, je vous parlerai du Choungui. Avec ses 594 m, ce n’est pas la plus haute montagne de l’île qui culmine à 660 m, mais c’est de loin la plus pentue. Ce Choungui avec ses pentes raides, nous le voyions souvent de très loin en nous disant qu’il faudrait bien un jour y monter pour voir l’île d’en haut. Nous nous disions également que nous avions bien le temps et que les occasions ne manqueraient certainement pas. En effet, elles n’ont pas manqué, mais nous éludions adroitement, prétextant à juste titre que nous préférions attendre qu’il fasse moins chaud. Nous avons réussi à tenir ainsi près d’un an.

Avec nos visiteurs à la maison, plus moyen de se défiler. Ils avaient parcouru 9500 km pour venir passer quelques semaines à Mayotte. Quand ils ont vu le Choungui à l’horizon, l’affaire était réglée. Il fallait grimper là-haut.



Le chemin qui mène au sommet est très simple. Il n’offre aucune possibilité de se perdre. Après quelques centaines de mètres à travers un sous-bois agréable, on arrive au pied de la grimpette. À partir de là, c’est tout droit. Il n’y a plus qu’à crapahuter en s’accrochant comme on peut aux racines des arbres, solides et nombreuses, qui courent le long des rochers. C’est plus de l’escalade que de la randonnée. De l’escalade facile mais facilement épuisante. Tellement épuisante que j’ai donné pour consigne à nos visiteurs de raconter partout que l’excursion au Choungui n’était d’aucun intérêt. C’était un redoutable casse-pattes qui ne conduisait qu’à une plateforme exiguë entourée d’une broussaille épineuse si dense qu’elle ne permettait pas de voir le paysage. J’espérais ainsi dissuader d’éventuels autres visiteurs de me traîner à nouveau dans cette aventure.

Du haut du Choungui, on peut voir presque toute l'île

Les deux jours qui suivirent, je maintenais cette consigne tant j’avais les jambes courbaturées et gourdes. Puis les courbatures se sont dissipées et je ne garde pour finir que le souvenir d’une grimpette incroyable et d’une vue magnifique sur Mayotte et son lagon. Une belle balade que je referais volontiers à l’occasion. Fatou, qui est plus stable dans ses jugements, se déclare satisfaite de son ascension, mais elle est fermement résolue à s’en tenir là.

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