mardi 30 juin 2009
Maoré Jazz
C’était il y a un peu plus d’un mois. Ma collègue à l’IFM, Nathalie Maliki, avait organisé la venue à Mayotte d’un super trio de jazz (François Thuillier : Tuba, Raphaël Dumont : Saxophones, Simon Postel : Batterie). Ils font un jazz vigoureusement funk et reprennent des morceaux de Pastorius. Pastorius au tuba, ça vaut vraiment le coup de voir et d’entendre ça.
Ce trio de pointures internationales venait pour accompagner une chorale de collégiens que dirige Nathalie et pour donner un concert au 5/5, un bar à vocation musicale. Pour des raisons qui restent mystérieuses, j’avais été réquisitionné pour faire leur première partie avec Fred qui joue du sax soprano. Je pense que Fred devait assumer le côté jazz de l’affaire car c’est sa culture, on l’entend tout de suite. Pour ma part, malgré les conseils des meilleurs professeurs, je ne baragouine le jazz qu’avec un très fort accent étranger. J’imagine que j’apportais une touche africano-mahoraise avec mes instruments exotiques (balafon et gaboussi) et mes textes en bambara. Pour assurer un peu notre prestation, nous avions invité Yanis, un percussionniste renommé qui joue partout, tout le temps et avec tout le monde. Il y avait aussi Jazz Ylang avec qui nous partagions la première partie.
Je n’ai malheureusement ni photos ni bande son de cette soirée. J’aurais pourtant bien aimé vous faire écouter le trio pastorussien dans la plénitude de ses moyens, tel qu’il était au 5/5.
Lors du concert avec la chorale, c’était une autre histoire…
En effet, ce voyage à Mayotte n’a pas été très simple pour eux. Leur avion est parti avec un jour de retard et n’est arrivé, peu avant le premier concert, qu’avec la moitié des instruments. Par miracle, quelqu’un a déniché quelque part dans l’île un vieux tuba poussif. L'instrument avait au moins deux trous qui n'avaient pas été prévus par le facteur. Le premier de ces deux trous laissait échapper un petit filet d'air qui faisait trembloter les partitions, quand il ne les faisait pas tout simplement tomber. Le second permettait à la salive du musicien de s'écouler librement sur son pantalon. À Mayotte on dirait que c'était un tuba manyényé. J'aime bien ce mot, manyényé, il dédramatise bien des situations. Non, Internet n'est pas insuportablement lent et grésillant en saison des pluies, il est juste un peu manyényé.
En cliquant ici, vous aurez un petit bout de ce trio avec tuba manyényé improvisant un intermède au milieu du concert de la chorale. Pour entendre François Thuillier avec un tuba en état de marche, il vaut mieux cliquer ici.
Un grand merci au propriétaire du tuba en question qui , l'air de rien, a tout de même sauvé la soirée. Et un grand merci aux enfants qui ont vraiment assuré. Je vous les montrerai bientôt.
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